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Vie et mort d’un métier de l’action publique. Les consultants en justice réparatrice dans les prisons belges
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Dubois, Christophe |
| Copyright Year | 2012 |
| Abstract | Certains modes d’intervention publique sont aujourd’hui à l’origine de nouvelles fonctions ou de nouveaux métiers 1 . C’est notamment le cas des conseillers en accompagnement professionnel (Orianne & Draelants, 2010), des coordinateurs dans les réseaux de santé (Robelet, 2008), des médiateurs sociaux (Barthélémy, 2009) et familiaux (Bastard, 2002) et, enfin, des consultants en justice réparatrice (CJR) envoyés dans les prisons belges de 2000 à 2008. Tous ces métiers partagent trois caractéristiques qui permettent d’enrichir l’analyse des savoirs, des pratiques et des interactions à travers lesquels l’action de l’État se déploie. Premièrement, ils véhiculent des idées « transformatrices », visant par exemple à restaurer le lien entre des auteurs souvent marqués par l’isolement carcéral, leurs victimes et la société ; à pallier l’absence de relation entre l’école d’une part et, de l’autre, des parents et des élèves issus de milieux divers qu’il s’agit d’intégrer ; à activer des personnes éloignées du marché du travail ; à compléter les services hospitaliers dans la prise en charge de la fin de vie ; ou encore à réorganiser les relations familiales après une rupture. Ces idées, autour desquelles s’articulent des programmes d’action publique, sont destinées à être traduites en pratiques concrètes qu’il convient d’étudier. Ensuite, ces pratiques émergent dans des espaces locaux (marché de l’emploi, prison, école, ville, hôpital, etc.) déjà fortement saturés par la présence d’autres acteurs professionnels. Ceci contraint ces nouveaux métiers à faire « leur place » (Barthélémy, 2009), c’est-à-dire à définir le contour de leur expertise et à négocier leurs espaces de compétences. Les relations qu’ils établissent avec les professionnels « déjà-là », la nature de ces relations (formelles ou informelles, personnelles ou impersonnelles, coopératives ou conflictuelles, etc.) et leur fondement (enjeux, contraintes, intérêts, valeurs, etc.) constituent autant de dimensions à analyser. Troisièmement, la stabilisation des emplois et des activités qui émergent de ces nouveaux métiers renvoie au concept de « professionnalisation », que certains qualifient de problématique (Demazière, 2009) ou d’incomplète (Denzin & Metlin, 1968), mais qui peut également prendre une destinée beaucoup plus funèbre, puisque les professions meurent, elles aussi . Le compte rendu de ce destin, qui fut celui des CJR en 2008, s’inscrit dans le programme de recherche proposé par Gadéa et Grelon (2010). C’est donc autour de ces trois caractéristiques que s’articulera cette étude du métier de CJR. En nous focalisant sur la mise en œuvre d’une politique pénitentiaire (la circulaire ministérielle du 4 octobre 2000), nous rendrons compte 1°) des processus à travers lesquels les CJR ont traduit un référentiel nouveau – le concept criminologique de justice réparatrice – en pratiques concrètes ; 2°) des interactions au travers desquelles ces acteurs novices, fraîchement diplômés en sciences sociales ont peu à peu négocié le contour de leur nouveau métier dans des organisations réputées pour leur rigidité bureaucratique, leur réticence au changement et le poids des routines qui y rythment la vie quotidienne (Milly, 2001) ; 3°) de l’extinction soudaine de ce métier, en août 2008, date à laquelle un programme de modernisation de l’administration pénitentiaire propose aux CJR de se réorienter vers d’autres fonctions, notamment celle de directeur attaché à l’appui du management |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Volume Number | 20 |
| Alternate Webpage(s) | https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/117121/1/Dubois%202012%20Terrains&travaux.pdf |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |