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Pureté de sang et exercice de la médecine dans l'Espagne des XVe -XVIIIe siècles
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Tropé, Hélène |
| Copyright Year | 2017 |
| Abstract | Les medecins juifs jouirent dans l’Espagne du Moyen Âge de la confiance des rois et des grands seigneurs et donc d’un prestige qui suscita la jalousie puis l’aversion d’autres classes sociales, notamment du peuple et du bas clerge. Cet ideal de « purete de sang » etait justifie a l’epoque par des considerations d’ordre biologique et racial, par un « biologicisme » qui melait science, ethique et politique. Il semble avoir ete motive par la rivalite et la lutte entre vieux et nouveaux-chretiens. C’etait le prerequis necessaire a la promotion sociale, l’arme utilisee par les vieux-chretiens a l’heure du partage des professions et des privileges. Ce prerequis excluait toute macule sanguine et l’Inquisition fut l’instrument politique destine a evincer peu a peu les convers de leurs activites traditionnelles grâce a l’implantation des statuts de « purete de sang ». L’imposition de l’exigence de la purete de sang correspond donc a une survalorisation de la caste privilegiee des vieux-chretiens, independamment de leur richesse ou pauvrete et, en partie seulement, des metiers exerces. Il faut attendre 1783 pour que la « purete de metiers » soit abolie dans le but de favoriser le developpement de l’industrie, de l’agriculture et du commerce. A compter de cette date, le travail est progressivement considere de facon differente en Espagne : ce n’est plus un châtiment derivant du peche original. Le 18 mars 1783, Charles III et son Conseil Royal eliminerent l’exigence de purete de metiers. Ainsi, selon la loi IX, une naissance illegitime ne ferait plus obstacle a l’exercice de certains metiers. Desormais les professions telles que tanneur (curtidor), forgeron (herrero), tailleur (sastre), cordonnier (zapatero) sont declarees honnetes et honorables. Elles n’inhabilitent plus ceux qui les exercent pour occuper des emplois municipaux ; ces arts et professions ne font plus obstacle a la jouissance et aux prerogatives de la petite noblesse (hidalguia). Il est stipule que si durant trois generations une famille exerce le commerce ou l’industrie de facon profitable a l’Etat, alors la noblesse pourra lui etre concedee par le monarque a la demande du Conseil. Toutefois, on sait que ces lois resterent sans grand effet en raison de la permanence de mentalites anciennes tres attachees au vieil ideal nobiliaire qui considerait par exemple qu’un noble qui travaille – et plus encore avec ses mains, c’est-a-dire qui pratique les « arts mecaniques » – dechoit . Quant au concept de purete du sang, il se perpetua jusqu’au XVIIIe siecle, epoque a laquelle on constate que le comte d’Aranda, ministre de Charles III, l’utilise en 1788 au sens de « libre de toute trace d’exercice d’un metier ou d’un commerce servile ». On voit donc a quel point ce concept fut utilise comme synonyme de « purete de metiers ». On constate par la meme combien les deux notions eurent tendance a etre confondues. Cependant, officiellement au moins, la purete de sang cessa d’etre exigee a partir d’un decret du 31 janvier 1835. Finalement, une loi du 16 mai 1865 abolit les preuves de purete de sang pour les mariages et pour un certain nombre de charges de gouvernement . |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Alternate Webpage(s) | https://hal-univ-paris3.archives-ouvertes.fr/hal-01710393/document |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |