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Le jeu du je et du miroir dans la Délie de Maurice Scève
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Tsan, Loli |
| Copyright Year | 2004 |
| Abstract | LE JEU DU JE ET DU ,\lIROIR DANS LA DELIE DE MAURICE SCE\'E Loli TsaR is a DOCfClIr es Lew'cs Fom th Ulli\,(',.si~l· ofParis-Sorbon/le' (Paris IV) and a doc/oral cOlldidou.' ill tlle Dcpart/1/elll ofRomance Lillgllis/ics and Lirerallw('. U,,;\·crsi!.v afCali/orl/ia. Los AlIgc/C's. Ou est donc ce moi. sOil n'est ni dans le corps. ni dans l'âme? )1, slnlerroge le philosophe. Comme le noie Francois Rouget, le je lyrique. dans la poesie personnelle de la Renaissance. est «( suhstiruable. endossable par lout autre locuteur. ))~ Josiane Rieu observe que cene (( mise en perspective universelle conduit plus ou moins a une mise en representation du « je ». comme exemple de l'aventure humaine dans ses mulliples facenes. De quoi est donc constituee la singularite de l'experience scevienne. si elle n'est pas individualite absolue, « espace de libene de la creation ).qui, elles. releveraient d'une « vision du monde datee de l'epoque romanlique »)~? L'une des sIngularites du texte scevien, devenue lieu commun dans tant des commentaires qui s'y rapponent, est son hermetisme, d'aucuns allant jusqu'a estimer que seul un Mallanne l'aurait en cela egale 5 , Cene difficulte du texte scevien trouble le lecteur des le XVIm>r siecle, Ainsi. Charles Fontainc, son contemporain, fait reference aux poemes de la Defi/! de la facon suivante: c( Brief. il ne quiercnt un lecteuril'\'fais la commune autoritel Dit quilz requierent un docteur.»6 A la fin du XIX~- siecle. Brunetiere parlera d'un Sceve « obscur. et pretentieux d'ailleurs )', et Gustave Lanson l'appelle « complique, savant, singulier, obscur. »8 Il n'est pas jusqu'a Pascal Quignard. qui. aujourd'hui. ne fasse allusion a la Defi/! en termes de « baratin d'amour »)9. Or, il semble que l'analyse de robsclII Ile syntaxique dc la Delie. permerte de faire apparaitre un procede linguistique qui distingue Sceve des autres poetes de l'ecole dite (( lyonnaise )~, Il s'agit precisement d'une tendance systematique a effacer la presence directe du locuteur dans le texte, a travers le sujet j/!, Ce phenomene se produit des le premier dizain ou. bien que le locuteur se mene lui·meme en scene. pas une seule fois n'apparait le pronom personnel sujet je, La taxinomie antique considere le ~\Pc d'ellonciation et l'objct d/! la represelltatIolI comme des criteres generiques essentiels de classification dans la creation liuemil'c ll), Si le choix delibere (qu'il soit ou nOIl conscient) de l'effacement de renonciateur sc donne comme une des finalites de la representation. il convient de s'interroger sur la nature reelle du sujet locuteur tel qu'il sc dissimule dans l'univers de la Defi/!, mais egalement sur le role de son destinataire. dans le cadre apparent de la tradition humaniste de la poesie amoureuse du XVI~mt siecle, Quelle est la vraie nature de cette quete amoureuse exacerbee. dans la dialectique d'a«raction et de soumission duje et du III invisibles de la Defic. de ces ( situations visqueuses.) donl parle Marcel Tetel'! ? 1- Dissimulation du loculeur dans la synraxe scevienne Des le huitain d'introduction de la Delie' (A sa lklie')c, la position du sujet je est rejetee au quatrieme vers. comme si l'enonciateur voulait maintenir l'indelenrunation de son identite. eliminer les indices de la personne. |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Volume Number | 21 |
| Alternate Webpage(s) | https://cloudfront.escholarship.org/dist/prd/content/qt6qx4d763/qt6qx4d763.pdf |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |
