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Le lien et le lieu : consultation à distance et consultation sur place à la Bpi (enquête sur les usages et les usagers du service de réponses par téléphone)
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Barbier-Bouvet, Jean-François |
| Copyright Year | 1980 |
| Abstract | Si le telephone est un des moyens de communication sociale les plus utilises, c'est aussi un des moins etudies. Alors que les rayons des bibliotheques croulent sous les etudes consacrees a la radio, a la television, aux traditions orales, aux rites de la conversation, etc ... les ouvrages sur le telephone sont denree extremement rare, du moins ceux qui ne se limitent pas a des aspects purement techniques.Le rapprochement entre telephone et bibliotheque n'est, on s'en doute, pas tout a fait innocent, s'agissant d'introduire une etude qui retrace les rapports entre ce medium et cette institution ... Il existe en effet au sein de la Bibliotheque publique d'information un service d'un type tout a fait particulier, dont la mission est de delivrer par telephone une information documentaire encyclopedique, accessible a tous gratuitement. Il recoit plusieurs centaines d'appels par mois, de nature extremement diverse : questions pratiques, questions d'actualite, questions bibliographiques, questions specialisees ou generales, etc ... Pour y repondre, une equipe d'une dizaine de bibliothecaires, qui s'appuient sur une documentaire absolument unique : le fonds de la Bpi, c'est-a-dire un immense stock de savoir capitalise : capital deja constitue quand il s'agit de retrouver des references ou des ouvrages parmi les 350 000 que contient la bibliotheque, mais aussi capital en formation, car le service consacre une partie de son activite au depouillement systematique de la presse, et a la constitution de dossiers, de repertoires, de fichiers d'adresses, etc ... qui constituent autant d'instruments d'organisation de l'information plus accessibles et plus facilement maniables que l'ensemble du fonds de la Bpi. Mais a repondre ainsi chaque jour aux questions des autres, on finit par rever de pouvoir renverser la communication et poser a son tour ... de questions aux autres. Paradoxalement le telephone, que tous les sociologues de la communication (tous, c'est-a-dire au total, nous l'avons vu, tres peu de monde) s'accordent a considerer comme le medium de la reciprocite, ne fonctionne ici que comme le medium de l'univocite, ou plus exactement de l'echange inegal, l'information ne circulant que dans un seul sens : nous ne disposons sur nos correspondants que d'impressions, pas d'informations. Car le service des reponses par catalogue est un service aveugle ... Non bien sur qu'il ne voit pas ou il va : ses orientations, clairement definies des l'origine et reaffirmees depuis, sont sur ce point sans ambiguites. Mais, il ne voit pas, au sens propre, son public : alors que les autres services de la Bibliotheque sont confrontes physiquement a leurs utilisateurs, lecteurs ou badauds, sympathiques ou indifferents, debrailles ou cravates, mais en tout cas bien reels, le Service des reponses par telephone ne connait de ses correspondants que la voix. Cette atrophie d'une perception reduite a un seul sens - l'ouie - ne favorise evidemment pas, chez ceux qui sont charges d'assurer la consultation a distance des connaissances accumulees a la Bpi, la " sociologie spontanee " du public que developpent tout naturellement ceux qui le cotoient sur place. Cette sociologie spontanee (d'aucuns diraient " sauvage ") s'appuie essentiellement sur des indices apparents visuellement perceptibles - l'habillement, l'âge, les gestes, l'allure, etc ...- ; bien qu'elle ne soit guere rigoureuse et qu'elle tende par nature a donner une place importante a l'anecdotique et a l'exteriorite, elle n'en permet pas moins empiriquement un certain ajustement quotidien de la pratique de l'institution a la pratique de son public. A defaut de donner des indications sur le demandeur, la cecite obligee du Service des reponses par telephone l'amene par effet de compensation a recentrer son attention sur la demande, donc le message lui-meme, ce qui revient a en reduire le " bruit " : ce n'est pas un hasard si, des l'origine du service, des grilles d'analyse (ou plus exactement de classement) des demandes ont ete etablies ; alors qu'on attend toujours l'equivalent pour les demandes qui s'expriment aux bureaux d'information des salles de consultation de la Bpi. Restaient donc a analyser les caracteristiques du public particulier touche par le Service des reponses par telephone de la Bibliotheque Publique d'information. Realiser une telle enquete, c'est d'abord se donner les moyens - statistiques en particulier - de la connaissance, dans le but d'ameliorer le service rendu aux " usagers du savoir " que sont nos correspondants. Mais on imagine mal que notre information se limite a cela ; comment en effet analyser la composition de ce public sans se poser la question des conditions sociales et culturelles de l'usage localise d'un equipement culturel (ici, la venue a la Bpi) par rapport a son usage mediatise (l'appel telephonique) ; comment analyser la nature des besoins auxquels correspondent les demandes sans distinguer la logique qui preside a l'acces direct a un savoir encyclopedique de celle qui preside a son acces indirect. Nous essaierons de garder presente a l'esprit cette double problematique tout au long de l'expose des resultats de notre recherche, en nous referant en particulier, chaque fois que cela sera possible, aux facteurs d'ordre sociologiques qui regissent les deux systemes de comportement a l'intersection desquels nous nous situons : la frequentation de la Bpi et l'utilisation du telephone. |
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| Page Count | 16 |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Alternate Webpage(s) | https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01055660/document |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |