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L'argumentation dans les débats politiques télévisés : négociations identitaires et co-construction d'un monde commun : d'une logique informationnelle à une sociolinguistique de l'action
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Fortin, Gwenolé |
| Copyright Year | 2004 |
| Abstract | Le debat politique televise, qui semble rester un element attendu du discours politique, a paradoxalement mauvaise presse : actualise sur le mode agonistique, il est stigmatise autant pour ses lourdeurs formelles que pour son caractere inauthentique et mensonger. En s'appuyant sur un corpus constitue des quatre debats presidentiels (1974 a 1995) ainsi que de debats issus de l'emission 100 Minutes pour convaincre, ce travail vise a mettre a jour les enjeux et les consequences de cette lecture du debat politique televise. Par une recherche fondee sur une methodologie resolument socio-pragmatique et transdisciplinaire (depuis les travaux en ethnographie de la communication jusqu'aux science studies), il s'agit donc ici – sans nier la dynamique conflictuelle – d'adopter une autre perspective : considerer que l'affrontement n'est qu'un fait de surface et qu'il s'agit davantage d'un processus de co-construction du sens et de co-construction d'une realite. Les debattants n'interagissent pas seulement l'un sur l'autre mais aussi l'un pour l'autre. Ils ont besoin l'un de l'autre pour s'affronter et faire exister la polemique, synonyme de pratique democratique. Il y a donc une forme de cooperation dans le discours conflictuel lui-meme. Et cette dimension contractuelle des interactions n'est pas sans rapport non plus avec le caractere mediatique, televisuel, des debats. L'homme politique, ainsi assimile a un comedien, doit donc consentir a s'aligner sur l'image que sa propagande repand. L'essentiel, pour les debattants, consiste ainsi a endosser des roles conversationnels et a dire qui ils sont. La dynamique interlocutoire s'articule en fait autour de negociations identitaires qui fonctionnent comme des situations argumentatives. Les theories modernes de l'argumentation – d'inspiration largement neo-platonicienne – s'ancrent dans une sorte d'anthropologie du convaincre : argumenter serait chercher a convaincre les interlocuteurs, directs ou indirects. C'est pourquoi – constatant que les hommes politiques visent davantage a seduire, a se conformer a l'image de ce qu'il sont censes etre plutot qu'a convaincre – les critiques « traditionnelles », savantes et communes, formulees a l'encontre de ces derniers sont aisement comparables a celles essuyees hier par les sophistes ; a tel point que la parole politique est assimilee a une sorte de nouvelle sophistique : celle-ci serait inauthentique, trompeuse, mensongere, etc. On assisterait au triomphe de la doxa sur le logos, de la seduction sur l'argumentation rationnelle. Cela temoigne du fait que l'ancien debat qui oppose Platon aux sophistes est toujours d'actualite et combien il a consacre notre rapport, en occident, du langage au politique. Afin de re-questionner la dichotomie platonicienne (logos/doxa) – qui emerge historiquement comme un trait visant a deconsiderer le discours des sophistes – on revisite l'allegorie de la Caverne de Platon qui construit, dans un meme mouvement, une certaine idee de la Science (rationnelle, neutre, objective) et un monde social et politique en proie au chaos. Il s'agit de de-construire l'ancienne opposition du logos et de la doxa et mettre en lumiere qu'il n'y a pas qu'un seul monde (deja la), mais des mondes a « negocier » par l'interaction langagiere. Et que c'est donc la parole politique, qui construit le « reel », le monde dans lequel on dit vouloir vivre. L'effet de verite ne resulte donc plus de l'adequation entre le reel et le represente (theorie du signe et logique informationnelle) mais de la co-incidence entre deux discours, deux identites socio-langagieres, qui donnent forme au monde, le cree (meme retrospectivement). Les mots, les discours, les debats n'ont donc de signification, que dans un enlacement mutuel aux contextes et au monde. Rompant avec la linguistique structurale interne, et dans la perspective d'une sociolinguistique de l'action, on envisage ainsi le langage comme acte politique : l'instrument de l'invention/negociation du monde. Il sert, non plus seulement a communiquer ou a transmettre de l'information, mais a concretiser un monde en devenir – et non un monde deja la. |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Alternate Webpage(s) | https://tel.archives-ouvertes.fr/halshs-00003942/document |
| Alternate Webpage(s) | https://tel.archives-ouvertes.fr/halshs-00003942/file/These_Fortin.pdf |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |