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Les chemins qui menent à la rue : un essai de synthèse sur les processus de production d'enfants de la rue en Afrique noire
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Marguerat, Yves |
| Copyright Year | 1999 |
| Abstract | Longtemps inconnu, méconnu, voire nié dans les villes africaines, aujourd'hui omniprésent, le phénomène des enfants et des jeunes de la rue est apparu au grand jour au milieu des années 1980, en particulier avec le "Forum de Grand-Bassam" organisé dans les environs d'Abidjan en mars 1985 par le BICE3 et l'UNICEF, avec la participation d'ENDA-Tiers-monde. C'est 18 que l'on décida de rompre avec le vieux vocabulaire dépréciatif des jeunes "délinquants" ou -pire encore dans son déterminisme"pré-délinquants", pour adopter les notions plus neutres d'enfants "dans" et "de" la rue, distinction sommaire mais commode de deux types de situations que l'on rencontre dans les espaces publics du centre des villes. Les premiers -faut-il le rappeler ?sont contraints à travailler dans la rue pour compléter les ressources insuffisantes de leurs parents (il fut alors démontré, par exemple, que la moitié des jeunes cireurs de chaussures de l'aéroport d'Abidjan étaient soutiens de famille), et restent en relation avec les leurs, au premier chef pour re ve^ y dormir le soir. Les "vrais" enfants de la rue, jamais très nombreux, se caractérisent, eux, par une situation de rupture plus ou moins totale avec leur parenté et, symboliquement, par le fait de ne plus avoir de toit familial : c'est au plus profond de la nuit, sur certains trottoirs, à l'abri d'un porche, ou bien sous les étals d'un marché ou encore sous les véhicules d'une gare routière que l'on pourra les trouver sans trop de risques d'erreurs (et les dénombrer). Certes, les plus âgés se débrouillent souvent -fût-ce en rackettant les plus petitspour louer des chambres qui les dispensent de l'inconfort et des dangers de dormir dans la ive ; ils n'en restent pas moins typiquement des marginaux, qui se perçoivent et sont perçus comme tels, parce que leur mode de vie reste dominé par les activités et la sociabilité de la rue, et surtout par la stigmatisation publique qui frappe le monde des exclus. Ajoutons que, tant que le phénomène des enfants marginalisés est encore de faible ampleur, les va-et-vient entre les deux catégories peuvent rester fréquents, mais, à mesure que la situation se détériore, la coupure devient de plus en plus un fossé, que l'on ne franchit plus que dans un seul sens : vers la rue c o m e mode de vie définitif. |
| Starting Page | 45 |
| Ending Page | 55 |
| Page Count | 11 |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Alternate Webpage(s) | http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/b_fdi_55-56/010022063.pdf |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |
