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La pensée économique à l’épreuve de la crise de 2008
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Maucourant, Jérôme |
| Copyright Year | 2014 |
| Abstract | La perpetuation, specialement en Europe, des logiques liberales au sein des politiques economiques, deux annees apres la crise de 2008, peut surprendre. A cote d'une facon de " keynesianisme du desastre ", que l'on tente d'occulter ou d'abandonner, parce que le fetiche de la " reprise " semble paraitre ou que les dettes publiques semblent excessives desormais, les offensives visant a la reduction des spheres publiques ont repris de la vigueur. Le FMI reprend son role de syndic de la banque internationale et les velleites de reglementation de la finance sont presque oubliees. A la deflation du public s'ajoute l'amoindrissement du commun : comme jamais, les lieux du commun se reduisent a mesure que s'utilisent a l'exces les ressources naturelles et que se constatent les irreversibilites environnementales. Tel est, sans doute, le prix a payer pour que la croissance des pays " emergents " ranime le Capital defaillant. Sans doute, mais pas seulement. Il est essentiel de prendre en compte un effet de remanence ideologique. Le liberalisme, comme culture, s'est enracine depuis deux siecles ; il possede, a l'image du discours religieux, une capacite etonnante a immuniser les consciences collectives des chaos du monde reel qu'il contribue a produire et entretenir. Sans ce ciment qui unit les consciences, le capitalisme ne tiendrait pas longtemps. Un aspect de cette culture nous concerne precisement : la croyance en une " science economique ", fiction qui rationalise, organise et justifie notre monde a partir de la reference centrale au " marche ". En ce sens, une part des productions savantes a une fonction mythopoietique. D'ou l'effet en retour que l'on doit signaler : si des mythes economiques contribuent a construire le monde, il faut les identifier comme tels et, finalement, alimenter la controverse sur le soubassement d'une science construite sur la centralite du marche. Cette place occupee par le marche a un avantage important dans le champ academique : negliger la puissance structurante du Capital. L'obsession du marche, en effet, revient a meconnaitre la force d'un rapport social specifique de separation, ce qui est la marque de fabrique de l'ideologie ordinaire unissant dans le regne de l'ideel ce qui est separe dans l'empire du materiel. Nous ferons donc, en premier lieu, une breve esquisse de ce qui fut " l'imperialisme de l'economie " des annees 1970-1990, mouvement poussant l'economie " hors d'elle-meme " et approfondissant l'autonomie supposee de celle-ci vis-a-vis des autres sciences sociales. En consequence, il s'est constitue une cloture de la theorie, qui s'est immunisee contre nombre de faits : on pretend encore que la solution a la crise actuelle est l'institution de nouveaux marches et la liquidation de tout ce qui peut s'apparenter a des garanties de l'Etat. Ces mecanisme de defense surgissent avec une vigueur qu'on ne lui avait pas connue depuis les annees 1930, meme s'il faisait quelques annees que les crises mineures du capital mondialise, celles des annees 1990, suscitaient semblable tropisme. Ensuite, nous aborderons, successivement, l'etude de fragments revelateurs de trois importants economistes contemporains, dans le dessein d'illustrer que l'occultation du Capital, au profit du marche ou de ses simulacres, implique des impasses. Comme le prix " en memoire d'Alfred Nobel " (offert par la Banque de Suede) est la distinction qu'affectionnent les economistes du courant dominant, nous choisirons donc d'evoquer quelques aspects des travaux de North, Stiglitz et Krugman. Bien que le triomphe de la " mentalite de marche " ait durablement ossifie le travail de nombreux economistes, ces economistes de renom se sont autorises quelques emancipations revelatrices vis-a-vis de carcans longtemps respectes. Ce sont les graves derives de la science economique qui les ont conduits a prendre leur distance vis-a-vis de discours ou de pratiques, lesquels, risquaient, a terme, de discrediter leur ideal scientifique. Stiglitz et Krugman sont assurement les plus critiques sur l'ideologie dominante impregnant la grande majorite de leurs collegues , North pretendant, de facon moins heretique, construire un cadre qui englobe la theorie neoclassique, de facon a rendre compte du changement. Neanmoins, le fait est que tous, a leur facon, redecouvrent la question politique, sans s'engager reellement sur la voie de l'economie politique qu'il nous faut distinguer de la science economique, structuree par une logique formaliste . Avant de conclure sur la necessite d'aller au-dela de l'offre et de la demande, nous evoquerons une pensee francaise dans la mondialisation : Pierre Dockes s'inquiete de ce que la peur de la mondialisation ne soit que l'expression d'une peur regressive de l'alterite. Cette crainte serieuse ne devrait-elle pas, pourtant, nous faire oublier que le " protectionnisme social et ecologique " a des forts arguments en sa faveur, notamment dans l'Europe de ce debut de siecle ? |
| Starting Page | 465 |
| Ending Page | 492 |
| Page Count | 28 |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| DOI | 10.15122/isbn.978-2-8124-1763-4.p.0465 |
| Alternate Webpage(s) | https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01012848/file/2014_MA_LANGES_DOCKES.pdf |
| Alternate Webpage(s) | https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01012848/document |
| Alternate Webpage(s) | https://core.ac.uk/download/pdf/52641905.pdf |
| Alternate Webpage(s) | https://doi.org/10.15122/isbn.978-2-8124-1763-4.p.0465 |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |