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État de l'art : les causes profondes de la migration irrégulière dans la région du Processus de Rabat
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Bacon, L. I. Z. Robin, Nelly |
| Copyright Year | 2018 |
| Abstract | Lucie Bacon et Nelly Robin ont realise, en mai 2018, un Etat de l’art sur "Les causes profondes de la migration irreguliere dans la region du Processus de Rabat". Ce panorama des productions existantes au sujet des « causes profondes » des « migrations irregulieres » propose de repenser la conception qui sous-tend l’approche globale sur la question des migrations mise en œuvre dans le cadre du Processus de Rabat, et qui considere la migration irreguliere comme un probleme, dont les causes seraient identifiables, et contre lesquelles il serait possible de lutter grâce a l’aide au developpement. L’approche actuelle envisage deux volets: le premier consiste a adopter des mesures securitaires, notamment l’externalisation du controle des frontieres de l’Union Europeenne (UE) ; le second, pense sur le long terme, entend s’attaquer aux facteurs qui motivent le depart des migrants. Ceux-ci peuvent etre economiques (pauvrete, crise economique, poids de la dette exterieure), demographiques (accroissement de la population, croissance urbaine), environnementaux (secheresse, pression sur les ressources naturelles), ou encore politiques (coup d’Etat).Afin de detourner les populations des pays d’origine de leur projet migratoire, des instruments specifiques ou de l’aide au developpement sont mis a contribution. Cependant, malgre ces deux volets, les migrations irregulieres subsistent. Face a cette impasse, des travaux scientifiques proposent une autre approche. Cette remise en cause passe d’abord par la mise en lumiere du caractere partial de cette conception, qui considere les migrations dans une logique « Sud-Nord », ne prenant pas suffisamment en compte les migrations intra-africaines. Or, celles-ci sont tres importantes entre les pays africains du Processus de Rabat : il y existe une logique de libre circulation propre au fonctionnement des espaces de la CEDEAO (Communaute economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) et de la CEEAC (Communaute economique des Etats d’Afrique Centrale), qui demeure bien souvent lorsque les deplacements se dirigent vers les pays du Maghreb, en raison de l’existence d’accords bilateraux entre les Etats membres de la CEDEAO et de la CEEAC d’une part, et les Etats du Maghreb d’autre part. Or, il est primordial de prendre en compte ces mouvements intra-africains ainsi que les beneficies lies a la libre circulation. En effet, il a ete demontre que la migration a tendance a accroitre le developpement des pays d’origine, notamment via les transferts de fond et les creations d’emplois par les migrants. Selon le dernier rapport de la Banque Mondiale, en 2017, le montant des transferts de fonds des migrants vers les pays a faible et moyen revenus s’eleve a 466 milliards de dollars, un chiffre bien superieur a celui de l’aide publique au developpement. Par ailleurs, la notion de « causes profondes de la migration irreguliere » peut poser probleme car elle opere une distinction entre migrations regulieres et irregulieres qui ne correspond pas a la realite : il n’y a pas de causes profondes de la migration reguliere d’un cote, et de causes profondes de la migration irreguliere de l’autre. Il y a, au depart, un projet migratoire et une decision de partir, et c’est uniquement dans la mise en œuvre du parcours migratoire que la migration peut devenir – eventuellement – irreguliere. De plus, la lutte contre les « causes profondes » est sous-tendue par une logique deterministe, qui ne permet pas de saisir la complexite de la demarche migratoire : en effet, ce raisonnement nous conduit a considerer les migrants soit comme des « objets balistiques mus par les differentiels des niveaux de vie entre pays emetteurs et pays recepteurs », donc comme des « agents n’ayant aucune prise sur leurs actions », soit comme des « calculateurs acharnes visant a maximiser leurs gains », « [connaissant] a l’avance [les] effets de leurs actions » . L’etude proposee invite au contraire a considerer le migrant comme un individu autonome, mu par des motivations plus complexes qu’une volonte d’echapper a la pauvrete. La notion de projet migratoire, en constante reevaluation et reconfiguration lors de la mise en œuvre de la migration, permet de mieux apprehender les parcours des migrants. Elle propose de prendre en compte les modifications qui ont lieu au court de la migration, et de redonner une place aux membres du groupe d’appartenance de l’acteur-migrant dans les prises de decisions qui orientent son parcours. Ce panorama realise par Lucie Bacon et Nelly Robin propose donc une approche novatrice des mouvements migratoires au sein des pays membres du Processus de Rabat, selon laquelle une des solutions reside dans le maintien de la libre circulation, qui favorise le developpement economique et l’equilibre politique de ces regions. |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Alternate Webpage(s) | https://www.rabat-process.org/images/TM-root-causes/FR_Etude_Etat-de-lart.pdf |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |