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Coexister avec la douleur et l'exigence de sens pour le patient
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Delassus, Éric |
| Copyright Year | 2017 |
| Abstract | Rien ne peut justifier la souffrance et pourtant, celle-ci est une dimension incontournable de la condition humaine. Est-ce a dire que l'existence humaine est par la meme denuee de sens et qu'il est impossible d'acceder a ce que les anciens appelaient « la vie bonne », la vie pleinement humaine et qui merite d'etre vecue, en raison de cette presence incontournable de la souffrance ? La notion de sens est couramment definie a partir de ses trois acceptions principales, les sens par lesquels nous percevons notre corps et le monde qui nous entoure, le sens comme signification et le sens comme direction. Ce qu'il y a de commun a ces trois significations du terme de « sens » n'est rien d'autre que l'idee de relation. Par les cinq sens chacun est relie a soi-meme, aux autres et au monde qui l'entoure. Le sens comme signification exprime le lien entre un signifiant et un signifie. Quant au sens comme direction, il exprime une relation entre un point de depart et un point d'arrivee et renvoie par la meme a la notion de finalite. Or, si la question du rapport entre sens et souffrance se pose, cela vient principalement que la souffrance a tendance a rompre tous les liens. L'etre qui souffre ne percoit plus que sa souffrance et ne parvient qu'au prix d'efforts considerables a percevoir les autres et le monde qui l'entoure. L'etre qui souffre-et son corps, qui souvent se recroqueville, l'exprime-a tendance a se replier sur lui-meme et a ne plus etre en mesure de trouver une signification a son existence, a ne plus viser aucun autre objectif que de voir son calvaire s'arreter. On peut d'ailleurs se demander si la souffrance n'est pas souffrance precisement en raison de son manque de sens. Une souffrance qui a du sens est-elle encore une souffrance ? Peut-etre faut-il ici situer la difference entre la douleur et la souffrance ? La douleur peut etre le signe d'une activite, de l'expression d'une certaine puissance, telle la douleur que ressent l'athlete durant l'effort, douleur parfois intense, mais toujours plus ou moins maitrisee. En revanche, il suffit que l'effort entraine une blessure empechant l'activite d'atteindre son terme, de realiser le but qui lui donne sens, pour que la douleur devienne souffrance. Elle n'est pas necessairement plus intense, mais elle est subie. N'est-ce pas d'ailleurs la que se retrouve l'une des significations du terme de patient. Il est celui qui pâtit, celui qui subit. La seule signification qu'on peut donc trouver a la souffrance est de ne pas en avoir, d'etre le signe de notre servitude vis-a-vis de causes externes que nous ne maitrisons pas. Comment donc faire coexister une souffrance qui peut apparaitre comme absurde et l'exigence de sens qui est le propre de l'existence humaine ? Est-ce en tentant de lui donner malgre tout un sens, au risque de la justifier et, parfois meme, de refuser de la combattre ? Ne faut-il pas plutot s'opposer a elle, tout en sachant qu'il y a un grand risque que le combat soit perdu d'avance, mais pour tenter de continuer a donner un sens a notre existence malgre sa presence ? C'est a ces questions que nous tenterons de repondre afin de reflechir sur la meilleure voie a emprunter pour accompagner le patient qui souffre et qui est toujours en quete de sens. |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Alternate Webpage(s) | https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01618454/document |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |