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Qui suis-je? Identité et crises d’identité: narcissisme, maniérisme et schizophrénie
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Cabestan, Philippe |
| Copyright Year | 2008 |
| Abstract | Qui suis-Je ? La question, a premiere vue, n’est pas bien compliquee. Physiquement, j’ai 50 ans, les yeux gris vert, je mesure 1,76 m, et pese 71 kg. Socialement, je fais partie des enseignants, et suis considere comme un membre des classes dites moyennes – un membre plutot aise, car je suis proprietaire de mon appartement et d’aucuns me considerent comme un « bobo » parisien. Psychologiquement, sans etre irascible, je suis un peu soupe au lait et, d’une maniere generale, plutot heureux de vivre. Enfin, je suis marie et pere de trois enfants : deux filles, un garcon. Evidemment, ce portrait pourrait etre developpe, approfondi. Surtout, il serait bon de demander a des proches de le completer. Mais, cette description, meme incomplete, repond-elle bien a la question posee ? Sans doute peut-elle convenir a un agent de l’Etat civil – et encore Ce dernier se moque bien de savoir si je suis irascible ou non, content ou mecontent de vivre, et les indications de ma carte d’identite lui suffisent. Elle peut satisfaire egalement quelqu’un qui me connait et qui peut juger de la fidelite ou de l’infidelite de ce portrait. Et pourtant, pour ce qui me concerne, elle ne me satisfait pas vraiment. Cette description, en effet, c’est moi et ce n’est pas moi. Tout est vrai et pourtant je ne m’y reconnais pas completement. J’eprouve a peu pres la meme impression que lorsque quelqu’un me complimente. Bien que ce qu’on me dise me fasse plaisir, et que cela ne soit pas faux, cela ne me semble pas vrai non plus. Qu’est ce donc qui « cloche » dans ce tableau ? Disons-le par avance, afin de clarifier notre propos : la description que nous avons proposee ne peut repondre adequatement a la question : qui suis-je ? Car elle repose sur une confusion entre deux types d’etre et, partant, deux types d’identite : entre l’etre de l’homme, son identite ou ipseite, et l’etre de la chose, son identite ou memete. La reponse a la question « qui suis-je ? » exige en effet un detour par l’ontologie, qui nous permettra ensuite de poser plus adequatement la question de l’identite et des troubles de l’identite. Nous serons alors en mesure de mieux comprendre certaines conduites nevrotiques comme le narcissisme et le manierisme, et de preciser en quel sens le schizophrene a perdu « toute » identite. |
| Starting Page | 113 |
| Ending Page | 119 |
| Page Count | 7 |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| DOI | 10.1007/s11836-008-0064-0 |
| Volume Number | 6 |
| Alternate Webpage(s) | https://page-one.springer.com/pdf/preview/10.1007/s11836-008-0064-0 |
| Alternate Webpage(s) | https://doi.org/10.1007/s11836-008-0064-0 |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |
