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Des Big Data à la place des enquêtes ? Enjeux scientifiques et éthiques pour l’étude des mobilités quotidiennes
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Masse, Florian Oliveau, Sébastien Carpentier, Samuel J. Audard, Frédéric Kieffer, Lionel |
| Copyright Year | 2016 |
| Abstract | Les mobilites quotidiennes, definies comme l'ensemble des deplacements visant a repondre aux activites de la vie quotidienne, sont un enjeu majeur des societes contemporaines. La dependance automobile (Newman et Kenworthy, 1989) qui s'est developpee depuis l'apres-guerre dans les societes occidentales a engendre de nombreuses externalites negatives, parmi lesquelles on peut mentionner : les emissions massives de gaz a effet de serre, l'insecurite routiere, les nuisances sonores ou encore l'artificialisation des sols. Les principes du developpement durable imposent aujourd'hui de pouvoir inflechir ces comportements de mobilite vers des pratiques plus vertueuses, ce qui suppose de les comprendre. A cet egard, la connaissance de la mobilite quotidienne repose, en France, depuis les annees 70, essentiellement sur les Enquetes Menages-Deplacements, a travers la methode dite standard definie par le CERTU (CERTU, 2002).Ces enquetes, largement mobilisees par les differents acteurs en charge des infrastructures de transport, sont essentielles dans la mesure ou elles permettent de cerner en detail les pratiques de deplacement d'une population sur un espace donne. Elles presentent toutefois certains inconvenients ; en particulier, le grand nombre d'enquetes necessaire pour assurer la representativite, notamment spatiale, implique un cout important ainsi que des delais de mise en œuvre et de traitement relativement longs. Le developpement recent de nombreuses technologies mobilisant la geolocalisation (par GPS, GSM, WiFi ou encore adresse IP) apparait aujourd'hui comme une opportunite nouvelle pour documenter la question des deplacements des individus en ouvrant des possibilites que les enquetes classiques ne peuvent offrir, notamment l'exhaustivite et le temps reel (Batty, 2012, Audard et al. 2014). En matiere de mobilite, c'est notamment la geolocalisation des Communication presentee dans le cadre du projet MoBIG « Analyse des Mobilites littorales par les BIG data », telephones portables, qui attire l'attention des chercheurs (Bonnel et al.). Par l'intermediaire des operateurs telephoniques, il est desormais possible recuperer les signaux emis par les smartphones des usagers et de retracer leurs deplacements quotidiens sur une periode allant de quelques heures a une annees entiere. Ce suivi complet des mobilites a longtemps ete impossible ; les enquetes tentaient de reconstruire, a posteriori, l'ensemble de ces deplacements. Les donnees produites etaient le resultat d'un echantillonnage complexe, portant sur des fenetres de temps courtes (generalement une journee) et prenant mal en compte certains types de mobilites (notamment la marche). Aujourd'hui, les Big Data changent la donne et ce pour un cout largement moindre. La disponibilite de ces donnees constitue-t-elle pour autant une panacee ? Bien evident, non. Si les outils technologiques pourraient a priori fournir une large part des informations disponibles dans les enquetes - et pour un certain nombre d'entre elles de maniere bien plus fine (itineraires notamment) – leur exploitation effective n'est pas compatible avec une notion essentielle autant dans le champ des enquetes que dans celui des Big Data : le respect de l'anonymat. La consequence concrete de cette necessaire protection des donnees individuelles est, par exemple, de ne pas rattacher les caracteristiques sociodemographiques (âge, statut professionnel, etc.) aux donnees de deplacement a l'echelle individuelle (Ollion Boelaert, 2015). Or, en termes d'analyse ou d'amenagement du territoire, les enjeux reposent justement sur la connaissance des determinants individuels des deplacements. L'interet de ces donnees est de ce point de vue fortement diminue. Ce type de donnees presente egalement plusieurs biais methodologiques (Caseau, 2015). Les comportements des personnes non connectees y sont invisibles et les « zones blanches » ne peuvent etre prises en compte. Par ailleurs, pour des raisons legales, les donnees fournies sont agregees ; on ne dispose pas de flux individuels, mais seulement des flux qui concernent un certain nombre d'individus. En consequence, les territoires les moins frequentes ne sont pas decrits. Autrement dit, l'information fournie, derriere l'illusion d'exhaustivite que procure les grands effectifs, reste parcellaire. Entre questions methodologiques (biais de selection, incompletude, etc.) et ethiques(anonymat, vie privee) les Big Data suscitent aujourd'hui autant d'espoirs que de questions. Nous nous proposons dans cette communication de revenir sur ces questions en les illustrant par une comparaison entre Enquete Menages-Deplacements (EMD) et « traces » fournies par Orange. |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Alternate Webpage(s) | https://indico.cern.ch/event/472634/contributions/1149163/attachments/1248871/1840439/Florian-Masse.pdf |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |