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Chronique d'une région en mal de décolonisation : la basse vallée du Sassandra (Côte d'Ivoire)
| Content Provider | Semantic Scholar |
|---|---|
| Author | Schwartz, Anne-Marie Pillet |
| Copyright Year | 1989 |
| Abstract | Il Ya longtemps que je veux raconter Sassandra et sa région, mais je n'ai jamais réalisé ce projet, consciente de la difficulté qu'il pouvait y avoir à vouloir traduire l'intériorité d'un paysage que la nature et l'homme se sont si mal partagé. Les siècles, les années s'y fondent sans jamais se heurter, l'Histoire s'y reproduit sans jamais s'effacer. Jeune chercheur en quête de « terrains» qui puissent me permettre d'apprécier à la base la politique de diversification agricole mise en œuvre par la Côte d'Ivoire au lendemain de son indépendance, je n'ai pas résisté à l'appel du passé, à la coloration unique qu'il donne, là-bas, aux êtres et aux choses, au moindre événement. J'ai sans hésiter jeté mon dévolu sur le complexe agrumicole qui était et qui reste la principale ressource de cette contrée. Il était alors en pleine crise. Je ne suis pas sûre d'avoir bien su expliquer à l'époque les raisons de mon choix. Au « patron »qui me demandait pourquoi j'avais retenu, à titre d'exemple, le citron aux côtés de cultures forestières (palmier à huile, hévéa, riz) qui connaissaient un développement autrement rapide (la banane ou l'ananas n'étaient-ils pas mieux placés dans les statistiques ivoiriennes ?), j'évoquai vaguement le rôle d'une colonie de planteurs européens complètement oubliée hors de la région, mais très active sur place, très consciente de ses intérêts, Sa présence anachronique ne pouvait en effet qu'enrichir mon débat. Avec elle, le classique duo Etat-paysan sur lequel s'articule ma problématique prenait un tour nouveau. L'« opération de développement» mettait d'emblée en présence non plus deux, mais trois parties bien distinctes, obligeant ainsi ceux qui étaient chargés de la mener à bien à jouer sur deux tableaux. Par-delà l'éclairage que pouvait m'apporter cette situation inhabituelle cependant, je crois que c'est surtout ce qu'elle cachait en arrière-plan et qui normalement n'entrait pas dans mon champ d'investigation qui détermina mon choix. Je ne pouvais, si je voulais travailler là-bas, échapper à la pression de l'Histoire et cette contrainte me plut. J'abandonnai l'idée d'une étude purement sectorielle. J'optai résolument pour une approche de caractère régional à la fois plus exhaustive et plus intimiste. Je m'en suis tenue à cette ligne, bien que le terrain ainsi conçu ait été, à plus d'un titre, l'un des plus difficiles auquel je me sois mesurée. Soucieuse néanmoins de ne pas brosser un tableau trop impressionniste du complexe agro-industriel, qui reste |
| Starting Page | 565 |
| Ending Page | 577 |
| Page Count | 13 |
| File Format | PDF HTM / HTML |
| Alternate Webpage(s) | http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/doc34-08/30711.pdf |
| Language | English |
| Access Restriction | Open |
| Content Type | Text |
| Resource Type | Article |
